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La lessive comme autrefois !
LA LESSIVE COMME AUTREFOIS !
Autrefois, on faisait la lessive au lavoir public. Mais, comme nous, ceux qui possédaient un bassin dans leur campagne y lavaient leur linge. Ainsi, l’été on faisait la lessive des draps de toute l’année ; il y avait parfois 30, 35 ou 40 draps à laver en une fois ! On faisait couler la lessive dans un baquet de bois : on disposait la toile à lessive renfermant les cendres de bois sur les draps. Au fond du baquet, on plaçait des sarments de vigne, on posait dessus le linge lavé, la toile remplie de cendres de bois. Un gros couvercle couvrait le tout. Un chaudron servait pour faire bouillir l’eau et, à mesure que l’eau bouillait, on la versait sur cette cendre à l’aide d’une louche. Sous le baquet se trouvait une cuvette pour recueillir l’eau qui coulait. On jetait la première eau. La suivante était reversée dans le chaudron pour la faire bouillir à nouveau. La lessive coulait ainsi trois ou quatre fois.
Ensuite, il fallait rincer le linge puis on étendait les torchons, les serviettes et le petit linge chez nous à la campagne. Mais les gros draps, les couvertures de coton tricotées à la main et tout ce qui requérait beaucoup de place était porté au bord de mer. On étendait le linge là, sur la plage de galets. On l’étirait bien et on mettait des pierres et des galets tout autour. Puis on allait chercher de l’eau douce avec les arrosoirs munis de leur pomme. Près du Casino se trouvait une fontaine avec une pompe. A mesure que le linge séchait, on l’arrosait et, cela, deux ou trois fois dans la journée. Lorsqu’on retirait ce linge, il était comme amidonné, blanc, propre et il avait une bonne odeur. Il n’était pas nécessaire de le repasser. Tout le monde agissait de la même manière et personne ne prenait quoi que ce soit à quiconque.
A cette époque, ma grand-mère et mon grand-père venaient avec le charreton. Grand-père aidait à étendre le linge et grand-mère lui disait : « tire un peu à gauche ! Regarde qu’il y a une pointe ! Fais attention aux plis ! Alexandre, mets une pierre ici sinon le vent emporte cette pièce ! » Mon grand-père répondait : « je ne viens plus ! C’est la dernière fois que je viens ! » Mais le lendemain, il y avait une nouvelle lessive à pendre et tout recommençait ! Oh, pauvre homme, quelle patience il devait avoir !
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D’UN TEMP, A BUGÀIA
D’un temp, fasìan a bugàia au lavahoù pùblicou. Ma aquelu qu’avìan una campagna, couma nautre, douna i era una pesquiera, lavavan en campagna. Aloura, r’estade fasìan a bugàia du lençoue de r’anàia. De vote, avìan trenta, trenta-cinq o quaranta lençoue da lava d’un còu. Couravan a bugàia ent’ una tina de bouasc. Metìan ou cenreiroùe sus’u lençoue. Ent’ou found da tina se metìa de tralhe de vise, pausavan susa, a roba lavàia dam’ ou cenreiroùe soubre, iempì de cenre de bouasc. Un grosse cubersé tapava tout acò. Un pairoùe siervìa per fà bulhì r’aiga, e a mesura que r’aiga bulhìa, a vessavan dam’una cassa sus’aquela cenre. I era sout’a tina una counqueta per recampà r’aiga que carava. A prima aiga, ra jetavan. A segounda, a remetìan ent’ou pairoue per fà-ra torna bulhì. A bugàia se courava aishì tre o quatre còu.
Aprèss, carrìa refrescà-ra, puhi stendìan u panamà, e serviete, a pichouna roba, da nautre, en campagna. Ma u grosse lençoue, e cuberte de coutan tricoutàie a man, e tout acò que pilhava pran de spassi, rou pourtavan fint’e ribe da marina. Stendìan a roba ailì sus’a grava, a tiravan ben e i metìan de peire e de scalhe tout au virou. Puhi, anavan a pilhà r’aiga dam’u aigahoù dame pigne. Dapé ou Casinò i era una fouant dam’una poumpa. A mesura qu’a roba secava, r’arrosavan dou o tre còu ent’a jornàia. Coura retiravan aquela roba era coum’amidounàia, bianca, propra e sentìa ‘na bouana audoù e n’avìan pa besougne de stirà-ra. Tout ou moundou fasìa aishì. Nushen noun pilhava ren a nushen.
Aloura ma maigran e moun paigran partìan dam’ou carretan. Paigran i ajuhava a met’a roba e maigran i desìa : « E nan, pa aishì ! Tira un poc a drecha ! Tira un poc a seneca ! Gardéa qu’ailì fa un bec ! Fai atencian a u piegue. Lessandrou, mete ‘na peira aquì que signan ou vent s’a pouarta ! » Moun paigran respoundìa : « Noun vengou pu ! Es a darrìa vota que vengou ! » Ma ou lendeman i era torna ‘na bugàia da pende e tout acò recoumençava ! Oh paur’ome, que paciença carrìa qu’auguessa !
Laure Barberis - Solange Mongondry
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